La voie verte est l’ancienne voie ferrée

La création d’une ligne d’intérêt local de Toulon à Saint-Raphaël fut décidée en 1884. Le premier tronçon Cogolin-St-Tropez –  Saint-Raphaël fut inauguré officiellement le 25 août 1889. La ligne fut totalement ouverte de Hyères à St-Raphaël le 4 août 1890, et obtint immédiatement un franc succès. Très tôt, la ligne fut confrontée à des intempéries, la construction des ouvrages d’art n’ayant pas suffisamment pris en compte les caprices de la nature dans la région, et de gros travaux durent être effectués pour stopper les inondations. La dernière section Toulon-Hyères fut ouverte au public le 21 août 1905.

Son premier quart de siècle d’existence permit le désenclavement des communes littorales du massif des Maures et l’accroissement démographique de nombreuses communes telles que le Pradet, Carqueiranne, La Londe, Cavalaire, Sainte-Maxime, Saint-Tropez. Son rôle économique pour la région fut considérable, même si les résultats financiers de l’exploitation de la ligne ne suivaient pas toujours. La 1ère guerre mondiale laissa la Compagnie exsangue. Dans les années 20, des inondations et incendies frappèrent la ligne.

La modernisation faillit passer par l’électrification de la ligne, mais en 1933, un grave conflit entre la Compagnie des Chemins de fer de Provence et l’Etat faisait que ce dernier rejeta cette proposition. Les élus varois se tournèrent alors vers une solution d’autorails diesel. Le matériel, livré à partir de mars 1935, connut un succès énorme. En deux ans, les voyageurs triplèrent. A la veille de la guerre, en 1939, la Chambre de Commerce de Toulon obtint enfin la construction d’une ligne à voie métrique (future SNCF). Mais la guerre éclata…Les bombardements et l’occupation provoquèrent de sérieux dégâts sur la ligne du littoral.

Sans crédits, et au prix de difficultés inouïes, les employés parvinrent à rétablir provisoirement la circulation sur la voie le 15 mars 1945. Le directeur des CP proposa le 29 octobre 1945 un transfert d’exploitation par route. Le 14 mai 1948, la décision fut prise de fermer la ligne. Le 2 juin 1948, les derniers autorails circulèrent sur la ligne. Curieusement, des autorails continuèrent à circuler sur la ligne après la fermeture officielle, entre Toulon et Hyères, car les autocars n’étaient pas assez nombreux. Le dernier train circula effectivement le 18 octobre 1948.

Le Parcours Cyclable du Littoral Varois est en grande partie sur l’emprise de l’ancienne voie ferrée Toulon-St Raphaël

L’ancienne voie ferrée accueille, depuis plusieurs années, la voie cyclable V65, au cœur de la commune du Rayol Canadel. A l’origine non carrossable, elle a intégrée le programme du plan vélo du département et est progressivement aménagée. Les coteaux, les tunnels sont sécurisés et le sol fait l’objet d’un traitement spécifique pour le stabiliser.

A souligner qu’il ne s’agit pas d’une voie cyclable, mais d’une voie douce où les piétons, les vélos, les rollers, … cohabitent. La voie croise, en plusieurs endroits les rues de la commune marquées par des barrières en bois, il est donc important de marquer les arrêts afin d’éviter les risques d’accidents. Il faut être particulièrement prudent en été, période durant laquelle la route est très prisée.

Le terrain plat, est très apprécié par la population locale pour des déplacements quotidiens mais aussi par les touristes en séjour pour gagner les plages toutes proches ou s’offrir quelques promenades entre Le Lavandou et Cavalaire, voir au delà pour ceux qui pratiquent le cyclotourisme.

Sur votre trajet, vous croiserez l’entrée du Domaine du Rayol, où vous pourrez poser votre vélo (parking vélo gratuit) et visiter le Domaine du Rayol. Et pourquoi pas faire une halte au Café des Jardiniers pour vous désaltérer ou manger sous les arbres. Le chef travaille avec des produits frais, de saison et privilégie les circuits courts. Aussi, tous les plats et desserts sont confectionnés sur place. L’accent est mis sur le végétal (légumes, herbes, fleurs, graines, épices…). Ceci comme un écho aux jardins, à l’essence même de l’identité du Domaine du Rayol.

Café des jardiniers